# La Liste du Mercredi
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Liste du Mercredi n°612
le 01/04/20 par l'idiot du vill@ge

” Parler de mort est anthropocentrique. Les étoiles ne meurent pas.
Elles passent d'un état de perfection lumineuse
à un état de perfection obscure. “

Michel Cassé


” Dans ma mansarde je me mets moi aussi souvent à la lucarne
rien que pour voir les nuages. Alors je sens que je vis encore. ”

Peter Handke


” Des destins se rassemblent, perplexes, immobiles.
Nous marchons je le sais vers des matins étranges. “

Michel Houellebecq

N’essaie pas de me faire peur ( Printemps des Poètes )
 


photo Luigi Ghirri

N’essaie pas de me faire peur
Ne me parle pas du destin qui te menace
Ni de la tristesse sans fin de ce pays.
Voici notre première fête
Et cette fête a nom rupture.
Tant pis. Nous n’attendrons pas l’aube.
La lune pour nous n’aura pas divagué.
Je vais te donner aujourd’hui
Ce qu’on n’a jamais vu au monde :
Mon reflet sur l’eau, vers le soir,
Quand le ruisseau n’a pas sommeil ;
Un regard qui n’a pas aidé
L’étoile filante à trouver
Le chemin qui ramène au ciel ;
L’écho de cette voix sans force
Qui était fraîche cet été…
Pour que tu puisses supporter d’entendre
Dans les datchas les médisances des corbeaux.
Pour que les jours du mois d’octobre
Te soient plus doux que la douceur de mai.
Mon ange, souviens-toi de moi.
Au moins, tant que n’est pas tombée
La première neige, souviens-toi.



in
Requiem : Poème sans héros et autres poèmes
Anna Akhmatova

 

****

 



Mes proches, je vous lègue
La certitude inquiète dont j’ai vécu
Cette eau sombre trouée des reflets d’un or.
Car, oui, tout ne fut pas un rêve, n’est-ce pas ?
Mon amie, nous unîmes bien nos mains confiantes,
Nous avons bien dormi de vrais sommeils,
Et le soir, ç’avait bien été ces deux nuées
Qui s’étreignaient, en paix, dans le ciel clair.
Le ciel est beau, le soir, c’est à cause de nous.


Mes amis, mes aimées,

Je vous lègue les dons que vous me fîtes,
Cette terre proche du ciel, unie à lui
Par ces mains innombrables, l’horizon.
Je vous lègue le feu que nous regardions
Brûler dans la fumée des feuilles sèches
Qu’un jardinier de l’invisible avait poussées
Contre un des murs de la maison perdue.
Je vous lègue ces eaux qui semblent dire
Au creux, dans l’invisible, du ravin
Qu’est oracle le rien qu’elles charrient

Et promesse l’oracle.
Je vous lègue
Avec son peu de braise
Cette cendre entassée dans l’âtre éteint,
Je vous lègue la déchirure des rideaux,
Les fenêtres qui battent,
L’oiseau qui resta pris dans la maison fermée.

Qu’ai-je à léguer ?
Ce que j’ai désiré,
La pierre chaude d’un seuil sous le pied nu,
L’été debout, en ses ondées soudaines,
Le dieu en nous que nous n’aurons pas eu.
J’ai à léguer quelques photographies,
Sur l’une d’elles,
Tu passes près d’une statue qui fut,
Jeune femme avec son enfant rentrant riante
Dans l’averse soudaine de ce jour-là,
Notre signe mutuel de reconnaissance
Et, dans la maison vide, notre bien
Qui reste auprès de nous, à présent, dans l’attente
De notre besoin d’elle au dernier jour.

 


in
Ensemble encore suivi de Perambulans in noctem,
Yves Bonnefoy

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NB : (espaces=nospam) : Si vous répondez par mail aux annonces, n'oubliez pas de retirer les espaces de chaque côté de l' @.

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# MESSAGE DE LA LISTE


Gens de Mercure, camarades confiné-e-s ou pas salut,

L'épidémie, comme certains hommes politiques d'ailleurs, a beau tenter de nous confisquer le Printemps, nous résisterons, continuerons à le célébrer comme il se doit. Nos systèmes immunitaires sortiront, faut-il l'espérer, grandis face l'adversité impalpable qui ne dit pas toujours son nom. Comme nous le rappelle l'optimiste Cioran, "nous sommes tous des farceurs: nous surviv(r)ons à nos problèmes".

Merci pour vos suggestions, textes et viatiques de cette semaine. La tribune demeure ouverte ...

A la semaine prochaine. Méfiez-vous des poissons d'avril et prenez soins de vous... en attendant continuez à rester sagement chez vous et enivrez-vous !


La Liste du Mercredi


# COURS
Par pauledubey @ gmail.com (espaces=nospam) [Lyon]

Bonjour,

Merci à l'auteur de cette liste ! Et à sa sensibilité esthétique et littéraire...
Rien à vendre ni à acheter. Je fais partie d'une asso de yoga, une page fb Yoga Satyam Lyon où nous partageons des cours. Avec du manque de maîtrise technique et des beaux couacs. Mais nous partageons depuis chez nous avec nos petits moyens...

En attendant la sortie, bien à vous !

Paule

# PNEUMATIQUE
Par albert.camus @ pleiade.com (espaces=nospam) [Firmament]



# MESSAGE
 
Par Annie Ernaux [Cergy]


Annie Ernaux est écrivain. Son oeuvre oscille entre l'autobiographie et la sociologie, l'intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.

Lecture par Augustin Trapenard.



# PRINTEMPS DES POETES
Par bbrerot @ free.fr (espaces=nospam) [Lyon]


illustration Nadège Druzkoswki
 




dix mille êtres dedans


Balade dans les forêts, les constellations de la pensée et celles de l'univers, dix mille êtres dedans, est une approche sensible de l'écologie mentale autant que sociale et environnementale.
Poème fleuve, poème Terre, dix mille êtres dedans embarque pour un voyage intérieur autant qu'extérieur, microcosmique autant que macrocosmique.


En assimilant les chemins du cerveau à ceux de la Terre, il explore les structures en réseaux qui relient toutes les couches du vivant, qui créent de véritables cartographies à la surface du globe jusqu'au cosmos en passant par nos neurones et les fines nervures d'un pétale de rose.
Invitant à remonter les courants, les circonvolutions du cerveau, à traverser les différentes strates du vivant, le texte met à jour les possibles interactions entre milieu cérébral et milieu naturel, la symbiose entre les langues, les organismes vivants, la Terre et l'Univers.
En tentant un retour impossible à la source de la pensée, l'œuvre se déploie tel un rhizome pour finalement aborder les rives de territoires volontiers assimiles aux jardins intérieurs, au jardin des Hespérides, au paradis que chacun porte au fond de soi, profondément enfoui.

Poème sonorisé en écoute ici

# PRINTEMPS DES POETES
Par dum.ch @ hotmail.fr (espaces=nospam) [Lyon]


Il était une fois une île


Nous sommes sur une île bordée d'une mer de microbes. Le prochain bateau passera dans quarante jours, peut-être. Nous sommes avec nous-même et des milliards de technologies qui déversent les quatre coins du globe dans notre intérieur. Nous n'avons pas choisi d'être sur cette île. Pourtant, nous y sommes.

Autour, il y a quelques personnes. D'autres êtres animés, d'autres âmes attérées. On les aime on les craint on les redoute on les aime. Dans cet espace délimité, quelle part de partage, quelle part de recueil, quel équilibre agencer. Les forces motrices des êtres et des choses moulées à un espace limité s'entrechoquent. Courants d'eaux par vents contraires. Giclures de vagues qui s'entrechoquent. Union des courbes dans la logique des évidences primitives. Etres forgés par une nouvelle réalité. Réalité nouvelle forgée par la multitude des êtres.

La ligne d'infnie est un présent inestimable. Sur notre île, nouvelle immergée de quelques jours, nous regardons proche. Il y a ces murs, bien sûr, l'être humain ne sait pas encore voir à travers les murs. Même avec de grosses lunettes. Même avec un écran. Même avec beaucoup d'imagination.

 



Alors, il se tourne et ouvre la fenêtre. Parfois, oh, chance, derrière cette fenêtre, un arbre. C'est le printemps aujourd'hui. Notre île est née à l'aube du printemps. Elle est si calme que les oiseaux s'en donnent à coeur joie. On les entend ! On les entend, et de plus en plus on croit que ces oiseaux sont plus nombreux que nous sur l'île.

Cela est tout nouveau. Quelques jours seulement. On s'est affolé, un peu, on s'est demandé, plusieurs fois, à quoi aller ressembler cette île, que nous n'avons pas choisi. Va-t-on l'apprivoiser, cette île ? Va-t-on attendre, attendre, puis s'empresser d'oublier cette mer invisible, cette mer d'isolement, trop contents d'avoir pu reprendre le bateau, et de fouler à nouveau les chères terres réapparues ?

Nous sommes sur une île bordée d'une mer de microbes. Le prochain bateau passera dans quarante jours, peut-être. Nous sommes avec nous-mêmes et des milliards de technologies qui déversent les quatre coins du globe dans notre intérieur. Nous n'avons pas choisi d'être sur cette île. Pourtant, nous y sommes.


 

2.

Nous sommes des poissons rouges.

Réveil. Rien n'a bougé. Les murs autour de nous et le silence crépitant. Rien n'a bougé. Les poubelles sont là dehors et les lettres entassées dans la boite postale du bout de la rue. Les jours n'ont plus de nom. Aux infos, le même mot résonnant. L'heure ? Qu'importe. De plus en plus, on oublie de s'en soucier. Il fait jour, il fait nuit, après tout c'est suffisant. Ca fait des boucles. Des ronds. Il fait jour, il fait nuit, après tout c'est suffisant.

Pendant le jour, on s'est trouvé des envies dévorantes d'explorer. Cette île nouvelle nous cache peut-être quelques secrets. Des recoins, des zones d'ombres, des QG, le canapé. On a fait le tour du salon, le tour de la chambre, un peu de ménage, un tour de lessive, le tour du balcon, l'angle mort des toilettes, le tour de notre tête. Puis on a recommencé. Il parait que l'homme ne traverse jamais deux fois la même rivière. Alors, chère île, mon souhait d'aujourd'hui, s'il te plait, soit notre rivière !

Puis vint la nuit et de nouveau le jour. On a tourné le lit et notre langue sept fois dans notre bouche pour ne pas prononcer le mot entêtant des infos. On a tourné une nouvelle page de notre carnet de bord "ma vie sur mon île", puis on a fait le tour du salon, le tour de la chambre, un peu de gym, une bonne douche, le tour du balcon, l'angle mort des toilettes, le tour de notre tête. Puis on a senti l'envie flamboyante de fouler les îlots, là, juste là, à côté.

 


Alors on a griffoné un papier, comme une carte au trésor, et on a dessiné une croix en bas, sur le quatrième motif de la rose des vents. Pour garder le cap, ne pas perdre la boussole, on a mis le papier dans notre poche, et on est parti, rouges d'euphorie, enhardis quelques instants par l'oubli de l'heure, du jour, du pourquoi et de la nuit.

On a fait le tour
Et on est vite revenu.
Les ilots semblaient peuplés de sauvages dangers. Et si notre présence hasardeuse était incidieusement destructrice ? Comment savoir. On sait encore si peu de choses de cette île ! Cela ne fait que quelques jours, on a déjà fait quinze fois le tour, les contours, avec et sans détours. Pourtant, on ne connait fondamentalement encore rien de notre île. Il parait qu'il faut beaucoup de temps pour connaitre les choses. Il parait que le temps est une denrée précieuse. Qui ? Qui de notre temps a le privilège du temps ? Qui ?

Nous sommes sur une île bordée d'une mer de microbes. Le prochain bateau passera dans quarante jours, peut-être.

 

 

 


 

3.


île

tu me désoles
tu m'assailles
tu me consoles
tu me tourmentes
tu me rassures
tu m'attères, m'attristes
tu m'intrigues.


mon île

tu m'interpelles
tu m'indiffères
tu m'héroïses
tu m'envahis
tu me suffoques
tu me guéris
île
tu me cloisonnes
tu me baillones
tu me hantes
île
tu me désertes
tu me combles
tu me surprends
tu me déroutes
tu m'impatientes
tu me terrasses
tu m'écatombes

 

 

 

île

tu m'handicapes
tu me travesties
tu m'enlaces
tu me blanchis
tu m'emmerdes
île
île
tu m'élèves
tu me kidnappes
tu me rapproches
tu me berces
tu nous cageoles
tu nous camisoles
tu nous asphyxies
tu nous masques
îles
vous nous distancez
vous nous différenciez
vous nous bichonnez
vous nous sauvez


îles

vous nous dépareillés
dans une incommensurable universalité
vous nous tatouez
îles.


 

4.

Ma petite île. Ma toute petite.

J'ouvre cette lettre comme on ouvre une fenêtre
Devant tes confidences
Mes croyances sont déconfites
Entre tes murs immobiles
Ton chahutant silence m'insuffle d'inattendus mouvements. Tu sais, les émotions sont mouvements. Les sons aussi sont mouvements. La pensée est mouvement.

L'intense tension tendue derrière les vitres par moments se vide, tu as vu ? Elle se vide en un mouvement, imperceptible, gracieux, en une danse. Tu es plus grande maintenant. Tu es plus grande depuis que tu a courbé vers moi la silhouette de tes colossaux contours.

 

 

 

 

A présent tu es une île ronde. Comme celle qu'on dessine au milieu d'un vrai océan d'eau.

Quand j'ouvre la fenêtre, parfois, tu t'habilles même de ces rochers falaises, ceux qui donnent tant de charme aux paysages du bord de l'eau. C'est le fait du battant de la fenêtre qui découpe ton contour lisse. Et du petit rebord, sur lequel je peux poser mon coude, ou la tasse fumante d'un thé à ta santé. Tu as vu ?

Mon île, ma toute petite,
Je vais me coucher, je t'écrirai bientôt.

Confinement tienne,

Aza


# PRINTEMPS DES POETES
Par acroux @ outlook.fr (espaces=nospam) [Lyon]


Enivrez-vous

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

in Le Spleen de Paris ou les petits poèmes en prose, Charles Baudelaire




# INFORMATION COVID-19
Par manuele.berry @ numericable.fr (espaces=nospam) [Lyon]

Aux costumier.es, couturier.es, magasins de retouches, merceries, petites mains et dés à coudre, ateliers de confection et théâtres...

Vous êtes nombreux à savoir faire des choses en tissu et vous connaissez les besoins urgentissimes en masques pour, entre autres, les infirmier.es qui doivent s'organiser dans une urgence absolue pour assurer leurs tournées à domicile malgré le manque cruel de matériel de protection.

Des initiatives se mettent en place dans toute la France pour la fabrication des masques en tissu, évidemment non homologués, mais qui évitent le contact mains/bouche et protègent des projections salivaires ou éternuements de rhinite allergique.

C'est mieux que rien en attendant les livraisons annoncées par la Direction Nationale de la Santé !

De même, si vous travaillez pour un magasin de tissus en gros, une mercerie, et que vous pouvez offrir des coupons, des chutes d'étoffes solides et lavables à 90°, de l'élastique, des aiguilles et du fil, faites-vous connaître...

Plusieurs patrons sont disponibles en ligne, dont celui envoyé par le CHU de Grenoble Alpes à ses équipes, ainsi qu'une liste de tissus adaptés.

https://www.infirmiers.com/pdf/masque-tissu.pdf

https://www.lci.fr/…/coronavirus-des-tutos-pour-fabriquer-s…

Sur I am Patterns : patron de masque en tissu imaginé par le Centre Hospitalier de Saint-Brieuc
https://iampatterns.fr/coudre-masque-protection-coronavir…/…

Sur la chaîne Youtube de Elsa Couture :
tutoriel vidéo de masque de protection accompagné d'un patron à télécharger.
https://www.youtube.com/watch?v=O84IT6oh7fg

Sur le site de l'Atelier de la Création : tutoriel gratuit de Mélanie Voituriez ainsi que des explications illustrées.
https://www.atelierdelacreation.com/…/42-tuto-couture-coudr…

Contacter Olivier Gabrys au 06 64 80 68 73
(avec votre N° de téléphone et précisions sur ce que vous proposez).
Il assurera la coordination des dons avec les équipes soignantes.


# RELAIS D'INFORMATION / AGENDA
 
Les publications de cette rubrique sont momentanément suspendues.
# SUGGESTIONS DE LIENS
Par les abonné-e-s de la Liste du Mercredi


à visionner

- « Cinéma du réel »: treize films à voir en accès gratuit sur Mediapart: lien ici

- Le site Openculture propose 1150 films du domaine public (et des livres audio etc.), la plupart sont en anglais, mais il y en a quelques uns en français: lien ici

- Films pour enfants propose des films éducatifs, artistiques, poétique et plus encore: lien ici

- Arte propose continuellement des rediffusions de films intéressants: lien ici

à lire

- Les éditions Au diable vauvert proposent du 31 mars au 3 mai 2020 une sélection de livres numériques accessibles gratuitement: lien ici

Cependant cela ne vous empêche pas de continuer à commander en ligne de vrais livres en papier chez votre libraire préféré.
Lien ici de notre partenaire libraire Le Plaisir du Texte



# VIDEO DE LA SEMAINE
Par l'idiot du vill@ge




# NOTE DE BAS DE PAGE


Et tous ces saules qui n'en finissent pas de pleurer de tout leur saoul. Le soleil se répand dans la sève du printemps des poètes désavoués.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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