”
Je n’ai plus de silences
Pour masquer mes ondées
Mes ires turbulences
Mes ports sans jetée. “ José Vala
”
La jetée s'étend devant lui comme l'amorce d'une
route inachevée,
qui aurait entrepris de traverser la mer.
“
Pierre Louÿs
” J'hésitai
un instant, couru jusqu'à la jetée pour écouter
l'avis des vagues.
Je revins, trouvant seuls mes bagages à terre.
“
Vladimir Støck
La
Jetée (horizon
d'attente remasterisé*
)
photo
George Hoyningen-Huene
Anniversaire
J’ai mené ma vie jusqu’ici
Jusqu’à ce point qui lutte
Toujours près de la mer
Jeunesse sur les rochers, torse
Contre torse face au vent
Où peut donc aller un homme
Qui n’est rien d’autre qu’un homme
Mesurant à l’aune de ses rosées ses
instants verdoyants
Au gré des ondes les visions de son ouïe,
A coups d’ailes ses remords
Ah ! Vie
De l’enfant qui devient un homme
Toujours près de la mer quand le soleil
Lui apprend à respirer là où s’efface
L’ombre d’un goéland.
J’ai
mené ma vie jusqu’ici
Compte blanc sombre addition
Peu d’arbres et une poignée
De galets mouillés
Doigts légers pour caresser un front
Quel front
Tout au long de la nuit pleuraient les espérances
Et il n’y a plus personne
Pour faire résonner un pas libre
Pour faire se lever une voix reposée
Pour que de la jetée les proues écumantes
Inscrivent sur leur horizon un nom d’azur étincelant
Quelques années et quelques vagues
L’aviron délicat
Autour des havres de l’amour.
J’ai
mené ma vie jusqu’ici
Entaille amère qui s’effacera sur le sable
… Qui a vu deux yeux effleurer son silence
Et a fait s’épouser leur éclat pour
embrasser mille mondes
N’a qu’à rappeler aux autres soleils
son sang
Plus près de la lumière
Il est un sourire dont la flamme est le prix
Mais ici dans ce paysage indifférent qui se perd
Dans une mer ouverte et impitoyable
La réussite se déplume
Tourbillon d’ailes
Et d’instants rivés au sol
Un sol dur sous les impatientes
Semelles, un sol façonné pour le vertige
Volcan défunt.
J’ai
mené ma vie jusqu’ici
Pierre promise à l’élément liquide
Plus loin que les îles
Plus profond que la vague
Dans le voisinage des ancres
… Lorsque passent les impétueuses carènes
déchirant
Un nouvel obstacle et l’emportent victorieuses
Et que l’espoir brille de tous ses dauphins
Privilège du soleil dans le cœur de l’homme
Les filets du doute ramènent
Une effigie de sel
Ciselée avec peine
Blanche et indifférente
Qui tourne vers la haute mer ses yeux vides
Portant l’infini.
in
Le soleil sait, Odysséas Elýtis Traduit
du grec par Angélique Ionatos
***
Les vrais poètes sont soudains :
ils naissent et dénaissent, ils disent
mystère et sont mystère, ils sont des enfants
en croissance tenace, ils entrent
et ressortent intacts de l’abîme, ils rient
avec l’insolence de 15 ans, ils se lancent
dans le vide depuis la jetée sur les rochers
funestes de l’océan sans
peur de la peur, le danger
les fascine.
Ils
aiment et irradient, ils parient
sur l’être, uniquement sur l’être,
ils ont mille yeux
et mille oreilles aussi, mais
ils les gardent dans leur crâne musical, ils flairent
l’invisible au-delà du nombre,
la vaticination les assiste, ils sont
allégresse et brûlent d’allégresse.
À
l’extase
ils préfèrent le sacrifice, ils donnent
leurs vies
pour d’autres vies, ils vont au front
en chantant, à tous
les fronts, à l’abîme
par exemple, à celui de l’intempérie
anar,
jusqu’au martyre, aux tempêtes
de l’amour, Rimbaud
les enflamme :
«Elle
est retrouvée
Quoi ? L’Éternité » .
Mais
l’Éternité, c’est cela même.
in
Nous sommes un autre soleil , Gonzalo Rojas Traduit
du chilien par Fabienne Bradu
***
Depuis
un mois que j'habitais
Honfleur, je n'avais pas encore vu la mer, car le médecin
me faisait garder la chambre.
Mais
hier soir, lassé d'un tel isolement, je construisis,
profitant du brouillard, une jetée jusqu'à
la mer.
Puis,
tout au bout, laissant pendre mes jambes, je regardai la
mer, sous moi, qui respirait profondément.
Un
murmure vint de droite.
C'était un homme assis comme moi les jambes ballantes,
et qui regardait la mer.
« A présent, dit-il, que je suis vieux, je
vais en retirer tout ce que j'y ai mis depuis des années.
»
Il se mit à tirer en se servant de poulies.
Et
il sortit des richesses en abondance.
Il en tirait des capitaines d'autres âges en grand
uniforme, des caisses cloutées de toutes sortes de
choses précieuses et des femmes habillées
richement mais comme elles ne s'habillent plus.
Et chaque être ou chose qu'il amenait à la
surface, il le regardait attentivement avec grand espoir,
puis sans mot dire, tandis que son regard s'éteignait;
il poussait ça derrière lui.
Nous remplîmes ainsi toute l'estacade.
Ce qu'il y avait, je ne m'en souviens pas au juste, car
je n'ai pas de mémoire, mais visiblement ce n'était
pas satisfaisant, quelque chose en tout était perdu,
qu'il espérait retrouver et qui s'était fané.
Alors,
il se mit à rejeter tout à la mer.
Un
long ruban ce qui tomba et qui, vous mouillant, vous glaçait.
Un
dernier débris qu'il poussait l'entraîna lui-même.
Quant
à moi, grelottant de fièvre, comment je pus
regagner mon lit, je me le demande.
La
jetée, Henri
Michaux
*remasterisé:
dont la matrice a été refaite numériquement
à partir de l'original, afin d'en améliorer
la qualité (ndlr)
Par
alex.bastardprod @ gmail.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
Bonjour,
Je sous-loue mon appartement en plein coeur
de la croix rousse pendant les mois de juillet et
aout.
Je suis musicien et en tournée sur cette
période et je n'en ai donc pas l'utilité.
l'appartement est entièrement meublé
et cosi avec vue sur les toits. Il est très
lumineux et agréable.
Il
y a une chambre avec 2 lits simples superposés
qui sont à mes enfants et un un grand lit en mezzanine
au dessus d'un bureau équipé pour télé-travailler.
Loyer avec toutes les charges 650€/ Mois
Alexis
#
BOUTEILLE À LA MER
Par
contact.somoz @ gmail.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
Bonjour
aux lecteurs de tous les possibles !
En pleine écriture d'un scénario pour un long
métrage, je cherche un nouveau lieu de vie plus calme.
Idéalement à Lyon ou alentour avec chambre
et bureau séparés.
Je me dédie entièrement à ce travail
c'est pourquoi je n'offre pas les garanties habituelles
(CDI).
Ma propriétaire actuelle se fera un plaisir de me
recommander. J'ai également l'appui de garants si
besoin.
Julia
0620674709
#
SOUS-LOCATION
Par
Lilideridet @ gmail.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
Bonjour,
Je souhaite sous-louer mon appartement pour le mois
d août, c'est un canut (appartement tres haut
de plafond, ancien atelier de soierie) avec beaucoup de
charme et une vie imprenable sur la basilique de Fourviere
et sur la ville, situé à la croix-rousse,
à 10m du centre ville et de l opéra.
Il fait 50 metre carré, possède 1 chambre
avec 1 lit double, salle de bain à l'ancienne (sabot
d'époque) et il est au 3 ème étage
sans ascenseur.
Je peux le sous-louer à une personne seule ou un
couple.
Si intéressé(e) me contacter par mail pour
que je vous envoie des photos et pour échanger
sur un éventuel séjour chez moi.
Cordialement Lili D.
#
VENDS
Par
jihem957 @ gmail.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
Bonjour
Je vends 5 T-shirts XXL jamais portés. Marque
Switcher 100 % coton.
Label Fair trade. Noir, gris, bleu avec un dessin original
sur le devant.
Je souhaiterais voir le film de Paul Vecchiali (décédé
en début d'année), Nuits blanches sur
la jetée (2014) dont vous pouvez ici
découvrir la bande-annonce
Si ce film se trouve sur l'une de vos étagères
en format DVD, voire VHS ou dématérialisé
dans les méandres numériques de vos disques
durs, je serais heureux de vous l'emprunter.
Merci d’avance et bonne journée.
L'idiot
du vill@ge
#
PNEUMATIQUE
Par
Marina
Tsvetaïeva
#
ATELIER PARTAGÉ
Par
essor.ikonaasso @ gmail.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
Une
place se libère aux Ateliers ikona.
Nous mettons à disposition à l'année
une partie de notre atelier de travail pour tout métier
manuel (sauf menuiserie).
Plusieurs zones de stockage pour vos travaux en cours
(au sol et sur l'espace mezzanine); coin cuisine et
toilettes, cour intérieure (lieu de convivialité).
Accès
autonome 24h/24h.
ATTENTION : il s'agit d'un ATELIER non-isolé, par
conséquent il n'est pas chauffable !
Occupation temporaire ou partielle possible. Caution 1
mois.
Tarif de base : 200€/mois.
Présentez-nous par mail votre projet/activité
pour candidature.
#
STAGE
Par
assopulsare
@ gmail.com (espaces=nospam)
[Lyon]
Pulsare producteur de rythmes (since 1997 à
Lyon) propose des
stages de pratique de la Batucada et du rythme de manière
plus
générale :
pour s'initier ou se perfectionner, participer à
une activité de groupe
accessible à toutes et tous, ludique et festive en
toute bienveillance.
un peu de Brésil à Lyon,
on vous attend pour le prochain stage 01
et 02 juillet,
stage spécial ados du 10 au
13 juillet quartier x rousse !
Je souffle l’étincelle de rage,
Recompose les accords de l’âme
Ils me sont gemmes de fleurs sans âge
Brûlots, lanceurs de l’ivre flamme
Sur
les traces des pages perdues
Balafrées de temps d’inconscience
J’apostrophe les ombres des pendus
Condamnés à la peine d’errance
Je
n’ai plus de silences
A offrir aux vautours
Dont les griffes balancent
Dans l’antre des faux-jours
J’incendie
les rives de clair-obscur
Arpente les steppes d’humanité
Elles me sont pays, racines d’azur
Terres d’en haut, plaines de mes portées
Par
les sentiers parsemés d’illusions
Où s’éveille la conscience du doute
J’invective l’âme des glaises brûlées
A tracer les lignes blanches en déroute
Je
n’ai plus de silences
Pour masquer mes ondées
Mes ires turbulences
Mes ports sans jetée
in Brises de sédition (L'Harmattan 2019)
José
Vala
José Vala, né en 1957 au Portugal est venu,
enfant, partager l’exil de son père, loin
des bottes de Salazar. Bercé par l’écriture
engagée et militante, il forge ses mots à
l’écho des résistances et des révoltes
et, déliant ses notes aux fils tendus de sa guitare,
il compose une conscience sans barbelés.
# RELAIS D'INFORMATION / AGENDA
Par
communication @ clochardscelestes.com
(espaces=nospam)
[Lyon]
DERNIER
SPECTACLE DE LA SAISON
La petite robe bleue Cie Maintenant ou jamais
de Marion Godon
>>> du 15 au 18 juin
Jeu. et ven. à 19h30
Sam. et dim. à 16h30
La
Petite Robe Bleue raconte l’histoire d’une
gamine née au mauvais endroit. Elle se sent
différente de ses parents, de son milieu,
de ses codes et rêve d’un ailleurs. Ici,
le temps ne passe pas. La honte l’habite ;
elle sent le patois lui venir aux lèvres
naturellement ; son corps l’encombre ; elle
porte les stigmates de ses origines sociales. Elle
cherche à se transformer pour devenir quelqu’un
d’autre, et grâce à la télé,
elle découvre un ailleurs… Nait alors
une obsession : partir à la ville.
La
Petite Robe Bleue, c’est un témoignage autofictionnel
sur la question du déterminisme et de l’émancipation.
Ce travail a été mené avec la rencontre
d’habitants du territoire de la région Centre
Val de Loire et a été l’objet d’une
recherche pendant 6 mois dans une école primaire.
rendez-vous de l'autre côté
au bout de l'infini de la jetée
de l'autre côté de la psyché
au-delà de la ligne de partage de l'horizon,
de l'autre côté du miroir de la mer,
sur l'île sans nom perdue dans les embruns,
aux confins du territoire oublié
de l'autre côté du désir houleux
d'éternité.
